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14 juillet 2009

Moonwalk: L'autobiographie de Michael Jackson.

Voici la suite tant attendue de l'autobiographie de Michael Jackson: Moonwalk sortie en 1988 et qui devrait être redistribué en août 2009.

Des petits problèmes techniques m'ont temporairement empecher de vous dévoiler la suite de ce livre.

Je continuerais donc à l'endroit où je m'étais arreté la dernière fois, c'est à dire à la fin de la première partie du chapitre deux. Vous aurez même droit à des photos exclusives.

Vous pouvez également cliquez sur l'onglet "Moonwalk", en haut à gauche, pour lire le livre dans son intégralité sans avoir à passer en revue le blog en entier. Voic donc la suite:

La Terre Promise (Chapitre 2 suite et fin)

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Après le succès de " I’LL be there ", l’automne de la même année, nous avons

réalisé que les espérances de Berry avaient été dépassées et que nous pourrions lui

redonner tout ce qu’il avait fait pour nous.

Toute notre famille était très fière de cette réussite. Nous avions créé un nouveau
son pour au moins dix ans. C’était la première fois, dans l’histoire du disque, qu’un
groupe de gamins accumulait autant de succès. Les Jackson 5 n’avaient jamais eu
grand-chose à redouter des autres groupes de gamins de notre âge. Quand on
faisait les concours d’amateurs, on voyait souvent un groupe qui s’appelait The Five
Stair-Steps, mais ils n’avaient pas l’air d’avoir d’unité familiale aussi forte que la nôtre
et, malheureusement, ils se sont séparés. Pourtant, ils étaient bons. Après notre hit "
ABC ", on a commencé à voir d’autres groupes, lancés par les maisons de disques
pour essayer de nous imiter et suivre notre locomotive. Je les aimais beaucoup. Il y
avait : The Patridge Family, The Osmonds, The De Franco Family. The Osmonds
étaient très différents de nous par leur style musical ; ils étaient beaucoup plus "
crooners ". Dès qu’on faisait un hit, tous les autres groupes embrayaient dans notre
sillage ! Ça ne nous dérangeait pas, car la compétition est toujours stimulante. Je me
souviens que pour chanter sur scène je devais grimper sur une caisse en forme de
pomme qui portait mon nom, pour pouvoir atteindre le micro. C’est là que j’ai passé
le plus clair de mon temps, à chanter de tout mon coeur debout sur ma pomme,
pendant que les gosses de mon âge jouaient dehors.

Comme je l’ai déjà dit, c’était l’équipe " The Corporation " qui façonnait et réalisait
toute notre musique. J’ai rongé mon frein plus d’une fois parce que je sentais que la
chanson aurait dû être chantée autrement et non pas comme on m’obligeait à la
faire. Mais j’ai obéi pendant longtemps et je n’en parlais jamais. Finalement, j’ai fini
par en avoir ras-le-bol de faire ce qu’on me disait sans broncher. C’était en 1972 et
j’avais quatorze ans. Il s’agissait de la chanson " Locking Through The Windows ". Ils
voulaient me faire chanter d’une certaine manière et moi je savais qu’ils avaient tort.
Peu importe l’âge, quand " on L’A " et qu’on le sait, alors les gens devraient nous
écouter. J’étais furieux et vraiment énervé. Aussi j’ai téléphoné à Berry Gordy et je
me suis plaint. Je lui ai dit qu’ils étaient toujours en train de me dire comment je
devais chanter, et moi j’obéissais, mais maintenant ils étaient devenus trop...
systématiques.

Il est venu aussitôt au studio et il leur a demandé de me laisser faire à ma guise.
Après cela, j’ai commencé à ajouter des effets de voix et ils adoraient ça. Je faisais
des impros " ad lib " ; je déformais certains mots exprès ou j’en ajoutais.

Quand Berry était en studio avec nous, il
avait toujours des idées géniales. Il passait
de studio en studio, et ajoutait la touche du
maître à tout ce qui se faisait pour que les
disques sonnent mieux. Walt Disney faisait
la même chose. Il allait voir tous ses
artistes et il leur disait : " A mon avis, ce
personnage ne ressort pas assez. " Je
savais que Berry était content de moi quand
il roulait sa langue dans sa bouche en signe
de satisfaction. Et quand il était vraiment
emballé, il donnait des coups de poing en
l’air, comme l’ancien boxeur professionnel
qu’il avait été.

Mes trois chansons favorites, de cette
époque-là, sont "Never Can Say Goodbye",
"I’ll be There", et "ABC". Je n’oublierai
jamais la première fois où j’ai entendu "
ABC ". Je trouvais ça tellement bon !

Je me souviens de ce désir instantané d’aller tout de suite en studio pour chanter
cette chanson et en faire un tube.

On répétait encore chaque jour et on travaillait vraiment dur. Cela n’avait pas
changé. Il y avait un tas de gens qui s’occupaient de nous, et on en voulait tellement
qu’on avait l’impression que rien ne pourrait nous arrêter.

Quand " I Want You Back " est sorti, tout le monde à Motown savait que ça ferait un
malheur. Diana l’adorait et elle décida de nous présenter dans une grande
discothèque d’Hollywood, où nous devions jouer dans une atmosphère chaleureuse,
un peu comme chez Berry. Tout de suite après, nous devions jouer dans une
retransmission de l’élection de " Miss Black America ".

Le fait de passer dans cette émission devait nous permettre de donner aux gens une
première de notre disque et de notre show. Nous nous souvenions encore, mes
frères et moi, de notre déception à l’idée de ne pas aller à New-York pour notre
première télé, au moment où Motown nous avait convoqués. Et voilà que nous
allions passer à la télé, après avoir été acceptés à Motown. La vie nous souriait.
Diana nous offrait, en plus la cerise sur le gâteau. C’est elle qui devait présenter le "
Hollyday Palace ", un grand show du samedi soir : ce devait être la dernière fois
qu’elle chantait en groupe avec les Suprêmes, et c’était notre première apparition
dans un spectacle de cette envergure. C’était un gros coup pour Motown, parce qu’il
avait décidé que notre album s’appellerait : "Diana Ross présente les Jackson Five".

Jamais dans le passé, une star comme Diana n’avait passé le flambeau à un groupe
de mômes. Tout le monde était surexcité, Motown, Diana et les cinq gamins de Gary,
Indiana. Déjà le titre " I Want You Back " était sorti et Berry avait prouvé qu’il avait eu
raison. Toutes les stations de radio qui diffusaient Sly et les Beatles, nous passaient
aussi.

Comme je l’ai dit, on n’avait pas mis autant d’énergie et d’efforts dans l’album que
dans le 45 tours, mais on s’est bien amusés quand on a enregistré des chansons
comme " Who’s Lovin’You ", une reprise des Miracles (que l’on chantait dans nos
concerts d’amateurs), et " Zip-A-Dee-Doo-Dah ".

Les chansons de cet album touchaient un large public, enfants, adolescents, adultes,
et nous pensions que c’était une des raisons de son immense succès. Nous savions
que Hollywood Palace avait un vrai public en direct, des gens très chics d’Hollywood,
et on avait le trac. Mais on se les est mis dans la poche dès les premières notes. Il y
avait un orchestre dans la fosse, et pour la première fois, j’ai entendu la chanson " I
Want You Back ", avec l’orchestration complète, en direct devant moi, car je n’étais
pas là quand les violons étaient venus faire les séances de chant pour l’album. On
était les rois dans ce show, comme la première fois qu’on avait gagné le Grand Prix
de la ville de Gary.

Le choix de nos chansons devenait un vrai casse-tête, maintenant que nous ne
chantions plus les chansons des autres. Les types de " Corporation " et Hal Davis
planchaient pour nous écrire des chansons sur mesure, et pour les réaliser. Berry ne

voulait pas en prendre la responsabilité et il leur déléguait tous les pouvoirs dans ce
domaine. Dès nos premiers succès, il a fallu nous préoccuper des suivants.

" I Want You Back " aurait pu être chantée par un adulte, mais " ABC " et " The Love
You Save " avaient été écrites pour des voix jeunes, avec des parties pour Jermaine
et pour moi, ce qui était une référence au son de " Sly ", car les chanteurs se
répondaient sur scène. Les gens de " Corporation " avaient écrit ces chansons en
pensant à des pas de danse que nos fans imitaient dans les boums après nous avoir
vus sur scène. Les paroles étaient acrobatiques sur le plan de la diction et on se
partageait les textes, Jermaine et moi.

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Aucune de ces disques n’aurait existé s’il n’y avait pas eu " I Want You Back ". Par la
suite, nous avons ajouté et retranché des idées à l’arrangement de base de ce qui
était une sorte de " chanson mère ", et le public aimait tout ce qu’on lui proposait.
Nous avons fait deux disques dans la même veine. " Mama’s Pearl " et " Sugar
Daddy " qui me rappelait la cour de récréation de mon école primaire : " C’est moi qui
te donne des bonbons, mais c’est à lui que tu donnes tout ton amour..." Quand on
faisait cette chanson sur scène, Jermaine et moi, nous chantions dans le même
micro et nous faisions un chorus de voix fantastique, qui déclenchait l’enthousiasme
du public.

Les pros nous ont dit qu’ils n’avaient jamais vu un groupe démarrer comme on l’a
fait. Jamais ! " I’ll Be There " fut notre tube le plus déterminant ; c’était une chanson
qui disait : " On est là, et on va y rester. " Cette chanson a été numéro un pendant
cinq semaines, ce qui est tout à fait inhabituel. C’est très rare pour une chanson de

tenir aussi longtemps, et elle reste encore une de mes favorites. Les paroles
signifiaient : "...Toi et moi faisons un pacte, le salut est possible, si nous le voulons
assez fort. " Ça ne ressemblait guère à Willie Hutch et Berry Gordy cette façon
d’écrire, car dans la vie, quand ils n’étaient pas en studio, ils étaient tout le temps en
train de faire les clowns avec nous. J’ai eu le frisson dès le premier instant où j’ai
écouté la maquette Je ne savais même pas ce qu’était le son d’un clavecin avant
qu’on nous joue les premières notes. La réalisation géniale de ce titre est due à Hal
Davis, assisté de Susy Ideka, mon âme soeur, qui veillait à ce que je mette la bonne
émotion dans chaque chanson, en restant près de moi constamment. C’était une
chanson sérieuse, mais nous y avions mis de la gaieté, comme dans un autre titre
des Four Tops qui s’appelait : " Reach out, I’ll Be There. " Nous nous sentions de
plus en plus inscrit dans l’histoire et l’avenir de Motown.

Au départ, c’est moi qui chantais les parties rapides et Jermaine qui faisait les
ballades. Mais, bien qu’à dix-sept ans la voix de Jermaine soit plus mûre que la
mienne, moi j’adorais les ballades, même si ce n’était pas encore mon style. C’était
notre quatrième tube en tant que groupe, mais les gens aimaient autant la face B qui
était une chanson de Jermaine : " I Found That Girl ", que la face A : " The Love You
Save. "

Avec tous ces titres, nous avons combiné un medley bien ficelé, avec des pauses
instrumentales pour la danse, et c’est ce "medley" que nous donnions dans les
shows télévisés de toutes sortes. Nous avons passés trois fois dans le show " Ed
Sullivan ". Motown nous faisait répéter les interviews à l’avance, mais Ed Sullivan est
un des présentateurs les plus charmants que j’aie connus et il savait nous mettre à
l’aise. En évoquant cette période, je pense que nous étions des robots, programmés
par les gens de Motown, et je ne suis pas sûr que j’aurais fait les choses de cette
manière moi-même. Mais si j’avais des enfants, je ne leur dirais pas ce qu’ils doivent
dire. C’était la première fois que les gens de Motown dirigeaient une équipe
d’enfants, et après tout, qui peut dire qu’ils avaient tort ou raison ?

Quand les journalistes nous interviewaient, il y avait toujours quelqu’un à coté de
nous pour filtrer les questions et guider nos réponses. Nous n’aurions même pas
imaginé dire quelque chose qui les froisse. Je pense qu’ils redoutaient que nous
fassions passer une lueur de " militantisme black " à une époque où ils étaient très
actif. Le fait de nous avoir laissé porter des " afros " leur faisait peut-être craindre
d’avoir créé des petits " Frankenstein ". Un jour, un journaliste a posé une question
sur le Black Power, et ils ont répondu, à notre place, que nous ne nous considérions
pas comme autre chose qu’un " produit commercial ". C’était une réponse bizarre,
mais quand nous sommes partis, nous avons fait un clin d’oeil et nous avons levé le
poing, comme les militants, ce qui a eu l’air de faire plaisir au journaliste.

Nous avons même rencontré Don Cornelius dans son show, le "Soul Train". Il avait
été disc-jockey à Chicago quand nous y étions, et nous nous connaissions bien. Il y
avait toujours d’excellents danseurs qui venaient de notre région dans son émission,
et ça nous donnait des idées pour nos pas de danse.

Dès que les disques ont commencé à marcher, nous avons connu la vie folle des
tournées et des concerts. Il y a eu d’abord la grande tournée des Jackson 5 en
automne 1970. Nous avions des salles énormes, comme Madison Square Garden, et
le Forum de Los Angeles. Après le gros succès "Never Can Say Goodbye" en 1971,
nous avons donné quarante-cinq concerts cet été-là, puis cinquante autres un peu
plus tard.

Cette période a été très spéciale pour notre groupe. Nous étions très liés mes frères
et moi, et nous vivions tout le temps ensemble, dans l’affection et la loyauté. Nous
faisions les fous et nous faisions des farces aux gens de notre entourage. Nous
n’avons jamais dépassé les bornes en jetant des télés par les fenêtres par exemple,
mais il y avait pas mal d’eau et de plumes qui volaient autour de nous. Il faut dire
qu’on meurt d’ennui à passer autant d’heures sur la route et quand on se retrouvait
coincés dans nos chambres d’hôtels, il fallait absolument trouver quelque chose
d’idiot à faire pour passer le temps. On ne pouvait pas mettre le nez dehors, à cause
des hordes de filles qui attendaient. J’aimerais que nos plus grosses bêtises aient
été filmées car on s’est vraiment bien amusés. On attendait que notre garde du
corps, Bill Bray, soit endormi. C’était la folie dans les couloirs de l’hôtel, entre les
batailles de polochons, les matches de catch, les bagarres à crème à raser. On était

dingues. On lâchait des ballons et des sacs en papier pleins d’eau par les balcons de
l’hôtel, et on les regardait atterrir.

Parfois, on était morts de rire. On passait des heures au téléphone à commander des
menus extravagants et à les faire porter dans la chambre des autres voyageurs.
Gare aux malheureux visiteurs qui s’aventuraient dans notre chambre ! Il avait
quatre-vingt-dix chances sur cent de recevoir un seau d’eau sur la tête.

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Quand on arrivait dans une nouvelle ville, on essayait de voir tout ce qui en valait la
peine. Nous voyagions avec une femme merveilleuse qui nous servait de professeur.
Elle nous a beaucoup appris, et c’est elle qui m’a donné le goût de la lecture et de la
littérature, qui me nourrit aujourd’hui. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main.
Les nouvelles villes...c’était pour nous l’occasion d’acheter des choses dans les
magasins. Nous adorions ça. C’était notre récréation favorite. Malheureusement,
avec notre célébrité fulgurante, ces moments de plaisir se transformèrent très vite en
combat au corps à corps. C’était vraiment terrifiant de se faire littéralement happer
par des hordes de filles hystériques.

À peine avions-nous mis les pieds dans un magasin que tout le monde était au
courant et nos fans arrivaient par essaims et détruisaient l’endroit en un temps
record. Comptoirs renversés, verre brisé, caisses enregistreuses balayées... Tout ça
parce qu’on avait envie de regarder des vêtements. C’était plus que ce que nous
pouvions supporter. Quand on n’a pas vécu ce genre de scène, on ne se rend pas
compte de la terreur que cela peut produire.

Ces filles étaient " sérieuses ". Elles le sont encore. Par amour, elles peuvent faire
très mal. Leur intention est bonne, mais elles ne se rendent pas compte que ça fait
mal d’être agressé. Ça commence bien, mais ça peut finir mal. Des milliers de main
qui essaient de vous attraper, certaines par les poignets vous arrachent votre
montre, vous tirent les cheveux, et c’est extrêmement douloureux. Vous tombez sur
les objets qu’elles ont détruits et les écorchures sont insupportables. J’ai encore des
cicatrices, et je peux dire dans quelles villes je les ai eues. J’ai donc dû apprendre à
courir à travers des meutes de filles, à la sortie des hôtels, des théâtres, des
aéroports. Il faut toujours se protéger les yeux parce que les filles oublient qu’elles

ont des ongles au cours de ces confrontations émotionnelles. J’aime les fans pour
leur enthousiasme, mais je suis terrifié par la foule quand elle " veut " quelqu’un.

C’est en Angleterre que j’ai assisté à la scène de foule la plus terrifiante. Nous étions
en avion au-dessus de l’Atlantique quand le pilote annonça qu’on venait de lui dire
que dix mille jeunes nous attendaient à l’aéroport d’Heathrow. On n’arrivait pas à le
croire. C’était excitant, dans un sens, mais en même temps, si on avait pu rebrousser
chemin, on l’aurait fait. On savait que ça allait être dur, mais comme il n’y avait pas
assez de carburant pour retourner, on a dû atterrir. L’aéroport avait été littéralement
pris d’assaut. C’était ahurissant et on se demande encore, mes frères et moi,
comment on a pu en sortir vivants.

Je ne voudrais pour rien au monde oublier le souvenir de cette période de fraternité
totale. J’aimerais revivre ces journées. Nous étions comme les sept nains : chacun
de nous avait sa personnalité. Jackie était l’athlète et le plus anxieux. Tito était à la
fois fort et compatissant. Il adorait les voitures et il en cassait pas mal. Jermaine est
celui qui était le plus proche de moi. Il était drôle et facile à vivre, et il n’arrêtait pas
de faire des farces. C’est Jermaine qui plaçait les seaux d’eau sur les portes des
chambres d’hôtel. Marlon est le plus têtu et le plus déterminé de nous tous. Lui aussi,
c’était un sacré farceur. Quand il était petit, il se faisait toujours gronder parce qu’il
ratait pas une occasion de se planter ou de faire ce qu’il ne fallait pas. Il a bien
changé. C’est cette formidable amitié entre nous qui m’a soutenu pendant ces
journées de tournées exténuantes. Tout le monde s’entraidait. Jackie et Tito nous
empêchaient d’aller trop loin dans les plaisanteries. Mais ils avaient bien du mal à
contrôler Jermaine et Marlon quand ceux-ci déclaraient : " On va faire les fous. "

Tout cela me manque. Au début, on était tout le temps ensemble. On allait dans les
parcs d’attractions, on montait à cheval, on allait au cinéma. On faisait tout
ensemble. Dès que quelqu’un disait : " Moi, je vais à la piscine ", tout le monde
s’écriait : " Moi aussi. "

Nous nous sommes séparés petit à petit, quand mes frères se sont mariés, l’un
après l’autre. Le changement s’est produit quand chacun s’est rapproché de sa
femme et que l’unité familiale s’est créée pour chaque couple. Une partie de moi
aurait aimé rester comme nous étions, frères et meilleurs amis à la fois, mais les
changements sont inévitables et apportent du bon d’une manière ou d’une autre.
Nous aimons toujours être ensemble et nous passons toujours des moments supers
quand nous nous retrouvons. Mais cette période idyllique de vie libre est passée.

Quand nous étions en tournée avec les "Jackson 5, je partageais toujours la
chambre de Jermaine. Nous aimions les mêmes choses. Comme Jermaine était
aussi le plus coureur de tous, on a eu du bon temps avec les filles.

Je pense que c’est à cause de ça que mon père décida de nous avoir à l’oeil plus
que les autres. Généralement il prenait une chambre juste à côté de la nôtre, pour
entrer à l’improviste et voir ce que nous étions en train de faire. J’ai toujours haï ce
genre de chose, non seulement parce qu’il contrôlait notre vie privée, mais aussi
parce qu’il se permettait des plaisanteries douteuses. Quand on était en train de
dormir épuisés après un spectacle, il débarquait avec des filles dans notre chambre
et ils nous regardaient dormir en rigolant jusqu’à ce qu’on se réveille.

Pour moi le show-business et ma carrière représentaient toute ma vie, au cours de
ces années d’adolescence et mon plus gros problème n’était pas ce qui se passait
dans les studios ou sur une scène, c’était mon image dans le miroir. Mon identité en
tant que personne était liée à mon identité en tant que vedette.

Mon physique a commencé à changer vers l’âge de quatorze ans. J’ai commencé à
grandir. Les gens qui ne me connaissaient pas, avant de me rencontrer,
s’attendaient à trouver un mignon petit Michael Jackson quand ils entraient dans une
pièce et ils passaient à côté de moi sans me voir. Je disais : " C’est moi, Michael. "

Ils me regardaient d’un drôle d’air. Michael était un petit garçon adorable. Moi j’étais
devenu une grande asperge dégingandée. Je n’étais pas ce qu’ils attendaient ou ce
qu’ils voulaient voir. L’adolescence est déjà une période difficile, alors quand on est
déjà inquiet et que les gens réagissent mal à votre changement de physique, c’est
bien plus grave. Ils ne comprenaient pas que moi je puisse être comme les autres et
passer par les mêmes transformations.

C’était très dur. On avait toujours dit que j’étais " mignon ", mais avec la croissance,
j’ai commencé à avoir de l’acné.

Quand je me suis vu la première fois dans ma glace avec d’horribles boutons sur
toutes les pores de la peau, j’ai dit : " OH NON ! "

Plus j’étais complexé à cause de ça et plus j’en avais. Je ne le savais pas encore à
ce moment-là, mais les plats cuisinés et la graisse n’arrangeaient rien.

J’avais tellement honte de mon visage que j’avais beaucoup de mal à faire des
rencontres. J’avais l’impression que plus je me regardais dans la glace, plus j’avais
des boutons. J’en étais profondément déprimé et je sais à quel point ce problème
peut miner une personne. J’étais très perturbé par mon aspect physique. Je n’arrivais
pas à regarder les gens en face quand ils me parlaient. Je fuyais leurs regards.
J’avais l’impression que je ne pouvais être fier de rien et je ne pouvais même plus
sortir. Je ne faisais plus rien.

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Mon frère Marlon était aussi couvert d’acné, mais il s’en fichait éperdument. C’est
quand même surprenant que deux frères réagissent d’une façon aussi différente.
Bien sûr, je pouvais au moins être fier de nos succès, et quand j’étais sur scène je
n’avais plus aucun souci. Mais quand je quittais la scène le miroir était de nouveau
là.

Finalement, les choses se sont arrangées. J’ai mieux supporté ma condition. J’ai
appris à changer ma façon de penser et à mieux me supporter. Le plus important, j’ai
changé la manière de me nourrir. C’était la solution.

À l’automne de 1971, j’ai enregistré mon premier album solo : " Got To Be There. "
C’était merveilleux de travailler sur ce disque. Il est devenu un de mes préférés.
C’était l’idée de Berry Gordy que je fasse ce disque seul et je suis devenu un des
premiers d’un groupe de Motown à sortir du lot. Je me suis aperçu par la suite qu’une
fois de plus, il avait eu raison.

Il y a eu un petit conflit à cette époque-là,typique, lorsqu’on est un jeune chanteur. Les

gens pensent qu’on a des idées farfelues,
parce qu’on est jeune. Nous étions en
tournée en 1972, l’année de " Got To Be
There " qui fut un hit. Un soir, je dis au roadmanager
: " Avant de chanter cette chanson,
j’aimerais quitter la scène une seconde pour

mettre le petit chapeau avec lequel je suis en photo sur la pochette du disque. Si le
public me voit porter ça, il va adorer. "

Il a pensé que c’était l’idée la plus ridicule qu’il ait jamais entendue. Mon idée était
stupide et ils n’allaient pas me laisser faire une chose pareille. Peu de temps après
cet incident, Denis Osmond a commencé à porter un chapeau semblable au mien et
tout le monde a trouvé ça irrésistible. Je savais que mon instinct était bon. J’étais sûr
que ça marcherait. J’avais vu Marvin Gaye en porter un quand il chantait " Let’s Get
It On " et les gens adoraient ça. Ils savaient ce qui allait suivre quand Marvin mettait
ce chapeau. C’était un supplément d’excitation qui donnait au public l’impression de
participer davantage à l’atmosphère du concert.

J’étais un fan des dessins animés quand le film d’animation sur les " Jackson Five "
est passé tous les samedis matin, en 1971, à la télévision. Diana Ross avait renforcé
mon goût pour l’animation en m’apprenant à dessiner, mais le fait de devenir le
personnage d’une série de dessins animés me poussa encore davantage à satisfaire

ma curiosité des films créés par Walt Disney. Je suis confondu d’admiration devant

M. Walt Disney et ce qu’il a accompli avec tous les artistes et ses créateurs de talent.
Quand je pense à la joie que sa société a procurée à des millions d’enfants et
d’adultes dans le monde entier, je n’en reviens pas.

J’ai aimé être un personnage de dessins animés. C’était super de se lever le samedi
matin et de regarder nos personnages animés sur le petit écran. C’était comme un
rêve devenu réalité. J’ai chanté la chanson du générique du film " Ben " en 1972 et
j’ai commencé à m’intéresser au film à cette période.

"Ben" a été très important pour moi. C’était terriblement excitant d’aller au studio pour
mettre ma voix sur le film. J’ai adoré ça. Plus tard, quand le film est sorti, j’allais
souvent le voir au cinéma et j’attendais le générique du film pour voir mon nom : "
Ben, chanté par Michael Jackson. " Ça m’impressionnait beaucoup. J’aimais la
chanson et j’aimais l’histoire. Ça ressemblait un peu à " E.T. " C’était l’histoire d’une
amitié entre un garçon qui mourait d’une maladie et dont le seul compagnon était
Ben, le chef d’une bande de rats, dans la ville où ils habitaient. Beaucoup de gens
ont trouvé ce film étrange, mais pas moi. La chanson est devenue numéro un, et
c’est encore une de mes préférées. J’ai toujours aimé les animaux et j’adore lire des
livres sur eux et voir des documentaires sur la vie des bêtes.

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Commentaires
E
C'est super que tu continues de publier l'autobiographie de MJ ! J'avais lu le début sur ton blog et j'avoue que j'attendais la suite avec impatience ! Merci beaucoup de l'avoir fait paraître !
Répondre
Mijac3
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