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25 janvier 2009

Moonwalk: L'autobiographie de Michael Jackson.

Continuons ensemble à renter dans l'univers du Roi de la Pop, avec la quatrième partie du Chapitre 1 de son autobiographie "MOONWALK".

"Des mômes qui rêvent"  (Chapitre 1 - 6ème partie)

La plupart du temps, je restais seul en coulisses. Mes frères étaient en haut, en train de manger et de parler, et moi, j’étais allongé par terre, le nez dans la poussière, tout contre le rideau, et je regardais le spectacle. Je regardais chaque pas, chaque geste, chaque saut, chaque émotion, chaque changement de lumière et d’intensité. C’était mon plus grand plaisir et c’était ma façon à moi d’apprendre. J’étais là dès que j’avais cinq minutes de liberté. Mon père, mes frères, les autres musiciens, ils savaient tous où me trouver...Ils me taquinaient à ce propos, mais j’étais tellement absorbé par ce que je voyais et ce que je retenais que ça m’était égal. Je me rappelle tous les théâtres : le Régal, l’Uptown, l’Apollo, trop nombreux pour les citer tous. C’était inouï le talent qu’on rencontrait dans ces endroits. La meilleure façon de faire son éducation dans ce métier c’est de regarder les maîtres au travail. Il y a des musiciens, comme Springsteen et U2 par exemple, qui disent qu’ils ont tout appris dans la rue. Mais moi, je suis un homme de scène, et c’est sur la scène que j’ai appris, en regardant travailler les autres.

J5_1969

Jackie Wilson était en photo sur le mur de l’Apollo. Le photographe l’avait pris sur le vif, une jambe en l’air, le torse en extension, quand il chantait une chanson triste comme " Lonely Teardrops ", personne ne s’en apercevait, car sa façon de danser était tellement fantastique que le public ne pouvait pas se sentir triste en le regardant...

sly_familystone

MichaelSly

Après l’Apollo, nous avons continué à jouer, un œil sur les cartes routières, et une oreille branchée sur le téléphone. Papa et maman avaient décidé qu’on ne devait pas rester plus de cinq minutes pour chaque communication, mais après notre succès à l’Apollo, ils étaient encore plus sévères. Il ne fallait pas encombrer la ligne avec nos appels personnels au cas où une maison de disques essaierait de nous joindre. Nous vivions dans la crainte d’occuper la ligne téléphonique, et de ne pouvoir répondre si on nous faisait une proposition.

Pendant cette attente, quelqu’un nous avait recommandés pour le show de David Frost, à New-York City. On allait passer à la télé. C’était le moment le plus excitant de notre vie. Moi j’en parlais à tout le monde, à l’école, et je répétais deux fois mon histoire à ceux qui ne voulaient pas me croire pour essayer de les convaincre. On devait partir en voiture quelques jours plus tard. Je comptais les heures. J’avais déjà imaginé comment les choses de passeraient, à quoi ressemblerait le studio et ce qui se passait quand on était face à une caméra de télévision.

Mon institutrice m’avait préparé des devoirs pour rattraper mon absence. On avait encore une répétition en costumes et une dernière sélection de chansons à faire.

Cette après-midi-là, papa nous a dit que le voyage à New-York était annulé. Stupéfaits, on l’a regardé sans y croire. C’était un vrai choc et j’avais envie de pleurer.

On était tellement près du but ! Comment avaient-ils pu nous faire ça ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Pourquoi M. Frost avait-il changé d’avis ? J’avais la tête qui tournait et je suis sûr que les autres aussi. " C’est moi qui ai annulé ", déclara calmement mon père. Nous étions trop atterrés pour parler. Alors mon père déclara :

" Motown a appelé. "

Les jours qui précédèrent ce voyage restent gravés parfaitement dans ma mémoire. Je me revois en train d’attendre mon petit frère Randy à la sortie de sa classe du cours préparatoire. C’était le tour de Marlon d’aller le chercher, mais on avait changé nos jours de corvée.

L’institutrice de Randy me souhaita bonne chance pour mon voyage à Detroit, car Randy lui avait dit que nous allions auditionner pour Motown. Il était très excité, même s’il ignorait où se trouvait Detroit. Toute la famille ne parlait que de ça et Randy ne savait pas ce qu’était une ville. Alors en classe il cherchait Motown sur le globe terrestre. L’institutrice me dit que nous devrions chanter la chanson : " You don’t know like I know ", que plusieurs de ses collègues nous avaient vus interpréter au théâtre Regal de Chicago. J’aidai Randy à mettre son manteau et lui promis d’y penser, tout en sachant qu’on ne pourrait pas chanter une chanson de Sam and Dave à une audition de Motown car ils étaient chez un concurrent, la maison de disques Stax. Papa nous avait prévenus qu’il fallait pas faire d’impairs avec ces gens-là. Il m’avait dit aussi qu’il aimerait bien que son petit garçon de dix ans puisse être célèbre avant ses onze ans.

Quand j’ai quitté le bâtiment de l’école primaire en tenant Randy par la main, j’étais pressé. J’avais peur des voitures et je fis un signe au gardien de la paix pour qu’il nous aide à traverser. Je savais que LaToya devait aller chercher Randy à l’école le lendemain parce que Marlon et moi nous serions à Detroit avec les autres.

La dernière fois que nous étions allés à Detroit, c’était pour chanter au théâtre Fox. Nous étions partis juste après le spectacle et nous étions arrivés à Gary à cinq heures du matin. J’avais dormi pendant presque tout le trajet, aussi le lendemain matin, à l’école, j’avais tenu le coup à peu près. Mais vers trois heures de l’après-midi, c’était comme si j’avais des boulets aux pieds, et je pouvais à peine ouvrir les yeux.

motown_jacksons1

On aurait pu quitter le spectacle plus tôt, ce soir-là, parce qu’on passait au début. Mais on aurait raté Jackie Wilson. Je l’avais déjà vu ailleurs, mais sur cette scène-là, avec son groupe, il était inouï. Le lendemain, à l’école, pendant le récréation, j’ai essayé de faire les pas de danse que Jackie Wilson avait inventés et pourtant, j’étais mort de fatigue...Les autres gamins me regardaient m’entraîner devant la glace des toilettes, et le soir, pendant la répétition, j’ai montré à mon père ces nouveaux pas et il m’a encouragé à les danser sur scène............................ 

Comme je m’apprêtais à traverser la rue avec Randy, j’ai aperçu une grande flaque d’eau au milieu de la chaussée. Au lieu de la contourner, j’ai lâché la main de Randy et j’ai fait un saut tellement long que j’ai réussi à ne pas éclabousser mes vêtements en arrivant de l’autre côté. Je savais que Randy allait essayer de m’imiter. Il s’apprêtait à foncer, mais je savais qu’il était trop petit pour passer de l’autre côté sans tomber dans la flaque, aussi. Étant avant tout un grand frère avant d’être un professeur de danse, j’ai bondi sur lui juste à temps pour l’empêcher de s’affaler dans l’eau.

De l’autre côté de la rue, il y avait des gamins en train d’acheter des bonbons, et même ceux qui étaient méchants avec nous à l’école m’ont demandé la date de mon départ pour Motown. J’ai acheté des bonbons pour Randy, je leur en ai offert, avec mon argent de poche, et je leur ai répondu gentiment. Je ne voulais pas que Randy soit malheureux de nous voir partir sans lui.

Comme nous approchions de la maison, j’ai entendu Marlon hurler :

La photo de Sam and Dave était en bas dans le couloir, à côté de celle d’un ancien grand musicien de big band.

Papa avait sympathisé avec Sam Moore. Je me souviens qu’il avait été très gentil avec moi la première fois que je l’avais rencontré et ça m’avait agréablement surpris. Je chantais ses chansons depuis tellement longtemps que je craignais qu’il me frotte les oreilles. Et puis surtout, il y avait James Brown, le Roi, M. Dynamite. Avant lui, les chanteurs n’étaient que chanteurs, et quand en plus ils dansaient ils ne pouvaient pas le faire avec la même maestria que Fred Astaire ou Gene Kelly, surtout en direct, devant un public. Mais James Brown était prodigieux, à la fois comme chanteur et comme danseur. Aucun éclairagiste n’arrivait à le suivre sur scène. Il fallait l’inonder de lumière pour être sûr de ne pas le perdre quand il se déchaînait. Moi, je voulais être aussi bon que lui.

On a gagné le concours d’amateurs de l’Apollo mais je n’avais qu’une envie, c’était retourner regarder les photos sur les murs et remercier mes " professeurs ". Papa était tellement heureux ce soir-là qu’il prétendait qu’il pourrait rentrer à Gary " sur un petit nuage ". Il était fou de joie et de fierté. Mes frères et moi, nous avions eu " tout bon ", et nous espérions pouvoir sauter une " classe " grâce à cette performance. Je sentais que bientôt on n’aurais plus besoin de faire des concours d’amateurs et les boîtes à strip-tease.

" Fermez la porte s’il vous plaît ! "

J5_debut6_

Les portes de notre minibus VW étaient grandes ouvertes, et j’ai frissonné en pensant qu’il allait faire froid pour aller à Detroit. Marlon était déjà en train d’aider Jackie à mettre nos affaires dans le bus. Pour une fois, Jackie et Tito étaient arrivés largement en avance à la maison. Ils étaient censés s’entraîner au basket-ball à cette heure-là avec leur équipe du lycée et papa était en train de taquiner Jackie en lui disant que la prochaine fois que nous irions chanter à Indianapolis, ce serait pendant les mi-temps et son équipe gagnerait sûrement le championnat. Papa adorait ce genre de défi, parce que avec nous tout pouvait arriver. Il voulait qu’on soit les meilleurs dans tous les domaines, pas seulement en musique. Cette ambition lui venait certainement de son père qui était instituteur. Une chose était sûre, mes institutrices étaient beaucoup moins dures et exigeantes que lui, et pourtant elles étaient payées pour ça.

Maman nous a apporté une bouteille thermos et des sandwiches. Elle m’a recommandé une fois de plus de ne pas froisser ma chemise de concert, celle qu’elle avait fini de coudre la veille au soir. Randy et moi avons mis quelques paquets dans le bus et nous sommes retournés dans la cuisine, où Rebbie, après avoir couché la petite Janet, servait le souper de mon père.

Rebbie, ma sœur aînée, n’avait pas la vie facile. Si tout se passait bien avec Motown, nous devions déménager et elle irait dans le Sud avec son fiancé. Quand maman n’était pas là, elle s’occupait de tout à la maison. Maman avait entrepris de passer son bac en suivant des cours du soir, car elle n’avait jamais pu le passer à cause de sa maladie. Je n’arrivais pas à croire qu’elle pouvait faire un truc pareil. J’avais peur qu’on se moque d’elle à l’école, car elle avait sûrement des camarades de l’âge de Tito et de Jackie. Mais elle m’a expliqué en riant que les gens qui passaient leur bac en même temps qu’elle étaient des adultes. C’était curieux d’avoir une mère qui faisait ses devoirs de classe en même temps que nous.

Pendant l’été 1968, nous avons découvert la musique d’un groupe qui devait changer notre son et notre façon de voir les choses. Ils n’avait pas tous le même nom de famille, il y avait des Noirs et des Blancs, des hommes et des femmes et on les appelait Sly and the Family Stone. Ils faisaient des hits coup sur coup depuis quelques années, comme par exemple " Dance to the Music ", " Stand ", " Hot fun in the Summertime ". Mes frères me montraient du doigt quand ils entendaient la chanson du petit nain qui paraissait grand, et à mon tour, j’arrivais à en rire. On entendait ces chansons 24 heures sur 24, y compris sur les stations de rock. Ils nous ont beaucoup influencés et nous leur devons beaucoup.

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