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8 février 2009

Moonwalk: L'autobiographie de Michael Jackson.

Continuons ensemble à renter dans l'univers du Roi de la Pop, avec son autobiographie "MOONWALK".

"Des mômes qui rêvent"  (Chapitre 1 - 7ème partie)

Le chargement des bagages prit moins longtemps que d’habitude. En principe, Ronnie et Johnny auraient dû venir avec nous, mais ils ne venaient pas cette fois-ci, car les musiciens de Motown devaient nous accompagner sur place en studio. Jermaine était dans notre chambre en train de finir de se préparer. Il me dit que ça serait chouette d’aller à Motown tout seuls, puisque Jackie avait son permis de conduire, et qu’il avait un jeu de clés du bus...C’était drôle d’imaginer la scène, mais au fond, on savait bien que c’était impossible, Même lorsque c’était maman qui dirigeait les répétitions, parce que papa ne pouvait pas se libérer plus tôt à cause de son travail d’équipe à l’usine, c’était comme si ses yeux et ses oreilles étaient encore dans la pièce avec nous. Elle savait toujours ce qui avait bien marché ou non la veille, et ce qui ne collait pas ce jour-là. Dès qu’il arrivait, papa le savait aussi. C’est comme s’ils avaient un code secret entre eux. Rien qu’en regardant maman, il savait toujours si on avait bien travaillé.

apollo_harlem_theater

Les adieux furent rapides, au moment du départ pour Motown. Maman avait l’habitude de nous voir partir plusieurs jours de suite, pendant l’année scolaire et pendant les vacances. LaToya faisait un peu la tête parce qu’elle aurait voulu venir avec nous. Elle nous avait vus jouer seulement à Chicago et nous n’avions jamais pu rester assez longtemps au même endroit, à Boston ou à Phoenix, ne serait-ce que pour lui rapporter un petit cadeau. J’imagine qu’elle devait nous envier nos vies aventureuses pendant qu’elle restait à la maison. Rebbie était occupée à coucher Janet mais elle nous appela pour nous dire au revoir. Je fis un dernier câlin à Randy et nous sommes partis.

Papa et Jackie regardaient la route sur la carte, plus par habitude que par nécessité, parce que nous étions déjà allés à Detroit. Nous sommes passés par le centre-ville, devant le studio de M. Keith. Nous avions fait plusieurs maquettes chez lui, que papa avait envoyées à Motown après notre 45 tours. Le soleil se couchait quand nous avons rejoint l’autoroute. Marlon déclara que si on entendait une de nos chansons en voiture, sur une des stations locales, ça nous porterait bonheur. Papa lui demanda de la fermer et nous passa le thermos tandis que nous trafiquions le bouton de la radio pour essayer de tomber sur notre groupe. Finalement, on a fini par écouter les Beatles sur une radio canadienne de l’Ontario.

J’ai toujours été un fan du jeu de Monopoly à la maison et ce voyage à Motown me faisait penser à ce jeu. Au Monopoly, il faut avancer sur les cases en achetant des propriétés et en réfléchissant à ce qu’il vaut mieux faire et ne pas faire. Notre circuit de galères dans les boîtes de nuit et les concours d’amateurs avait été du même ordre. Il fallait éviter les puits et les embûches sinon on devait retourner à la case départ sans toucher la prime. En résumé nous nous étions déjà arrêtés plusieurs fois en cours de route, et nous avions fini par arriver au théâtre Apollo à Harlem, ce qui équivalait à une superbe carte " chance " pour des jeunes joueurs comme nous. Maintenant on était en route pour Motown. Est-ce qu’on allait gagner la partie, ou bien est-ce qu’on devrait mariner plusieurs tours en prison en attendant l’occasion de sortir ?

Quelque chose avait changé en moi ; je le sentais très fort. J’en frissonnais, dans le minibus. Pendant des années, nous avions fait le projet de " tout casser " à Chicago, en nous demandant si nous pourrions seulement sortir de la petite ville de Gary, et nous avions réussi à prouver que nous étions assez forts pour y arriver. Puis nous avions pris le pari d’aller jusqu'à New-York, persuadés que, pour nous, ce serait la catastrophe si ça ne marchait pas. Même pendant les soirées de concerts à Philadelphie ou Washington, je me demandais tout le temps si un groupe inconnu n’allait pas nous battre à plate couture en arrivant à New-York. Quand on fait un tabac à l’Apollo, on s’est dit que rien ne pourrait plus nous arrêter. Cette fois, on était en route pour Motown, et on avait le vent en poupe. C’est nous qui allions leur en mettre plein la vue, comme on l’avait toujours fait. Papa a sorti de la boîte à gants la feuille de route dactylographiée, et nous avons quitté l’autoroute, en prenant la sortie de Woodward Avenue.

gum

Il n’y avait pas beaucoup de monde dans les rues parce que c’était un jour de semaine pour les autres. Papa était un peu inquiet parce que, contrairement à l’habitude, ce n’est pas lui qui avait réservé l’hôtel, mais les gens de Motown.

Papa était notre agent, notre tourneur, notre manager, et notre régisseur. Quand ce n’était pas lui qui s’occupait de ces choses, c’était maman qui prenait le relais. Pas étonnant qu’il se sente mal à l’aise à l’idée de ne pas faire les réservations d’hôtel lui-même.

Nous avions des chambres à l’hôtel Gotham. Les réservations avaient été faites en temps et en heure et tout était parfait. Il y avait une télé dans la chambre, mais on était tellement fatigués qu’il n’était pas question de traînasser, surtout avec l’audition qu’on devait passer à dix heures le lendemain matin. Papa nous a enfermés à clé et il est sorti. Jermaine et moi nous nous sommes endormis sans dire un mot.

Le lendemain matin, nous étions tous réveillés avant que papa nous appelle. Nous étions tout aussi excités que lui. Cette audition était inhabituelle pour nous parce que, jusqu’ici, les gens que nous avions rencontrés dans les différents endroits où nous avions chanté ne s’attendaient pas à ce que nous soyons aussi professionnels. Ce serait peut-être plus difficile cette fois-ci. Le public nous avait toujours acclamés dès le début, dans les boîtes comme dans les concours, et papa disait que plus on passait de temps sur scène, plus ils en voulaient.

Nous sommes remontés dans le bus VW après avoir pris un bol de céréales et du lait dans un snack-bar. Il y avait des " rillons " au menu, signe qu’il y avait beaucoup de gens du Sud parmi les clients. Nous n’étions jamais allés dans le Sud, bien que maman ait ses racines là-bas. C’était notre désir le plus cher d’aller visiter cette région pour mieux connaître nos frères de couleur, surtout après la mort du docteur Martin Luther King. Je me rappelle le jour où il est mort. Tout le monde était bouleversé. Nous n’avons pas répété cette nuit-là. Je suis allé à l’église avec maman et les autres. Les gens pleuraient comme s’ils avaient perdu un membre de leur famille. Même les hommes, qui d’habitude sont moins démonstratifs, n’arrivaient pas à contrôler leur émotion. J’étais trop jeune pour comprendre l’aspect tragique de la situation, mais quand j’y pense aujourd’hui, j’ai envie de pleurer, pour le docteur King, sa famille, et pour nous tous.

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Jermaine fut le premier à localiser le studio, qui avait la réputation de produire les plus grands hits des USA. Il avait l’air assez mal tenu, et je ne m’attendais pas à ça. Nous nous demandions qui nous allions rencontrer au cours de cette journée. Papa avait exigé que nous nous taisions. Lui seul avait le droit de parler. Nous n’avions qu’à faire notre travail et à nous défoncer encore plus que d’habitude. Ça paraissait difficile, parce qu’on se donnait toujours à fond, mais on comprenait ce qu’il voulait dire.

Il y avait beaucoup de gens qui attendaient à l’intérieur, mais papa parlementa avec un type en chemise blanche et cravate qui était venu nous accueillir. Il nous connaissait chacun par notre propre prénom, ce qui était stupéfiant. Il nous demanda de poser nos manteaux et de le suivre. Les autres nous regardaient comme si nous étions transparents. Je me demandais ce qu’ils pouvaient bien faire là, d’où ils venaient, et s’ils attendaient dans cet endroit depuis des jours et des jours dans l’espoir d’avoir un rendez-vous.

Quand nous sommes entrés dans le studio, un des types de Motown était en train de régler une caméra vidéo. Papa disparut dans une des cabines téléphoniques pour parler à quelqu’un. Moi j’essayais de faire comme si on était au théâtre Fox, comme s’il s’agissait d’une représentation comme les autres. En regardant autour de moi, je décidai que si un jour j’avais mon propre studio, j’aurais un micro semblable à celui de l’Apollo, un qui disparaît dans le sol. Un jour j’avais failli me casser la figure en descendant les marches du sous-sol pour essayer de voir où il disparaissait.

Puis nous avons fait notre " travail ". La dernière chanson que nous avons chantée s’appelait " Who’s Lovin’ You ". A la fin, personne n’a applaudi. Pas un mot, rien ! Moi je ne supportais pas de ne pas savoir ce qu’ils en pensaient alors j’ai dit :

" C’était comment ? "

mike_01

Mais Jermaine m’a fait signe de me taire. Les musiciens qui nous avaient accompagnés se marraient derrière nous. L’un d’eux m’a fait un petit clin d’œil et s’est mis à rire. Je ne savais pas où me mettre et je suis sûr que mes frères éprouvaient la même chose.

Le type qui nous a raccompagnés a seulement dit : " Merci d’être venus. " Le visage de papa était impénétrable. Il ne montrait aucun signe de plaisir ou de mécontentement. Il faisait encore jour quand on est partis. On est revenus à Gary par la 1 94, complètement éteints, surtout à l’idée d’avoir les devoirs de classe à faire en arrivant pour le lendemain matin. Tout ça pour ça ?

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Commentaires
J
C'est bien de croire encore a lui et tout...Mais enfaite ca aurait pas fait plaisire a michael parce que : 1 les droit d'auteure 2 l'argent avec lequel on achéte le livre eh bein.... yen a pas....
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Mijac3
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