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Mijac3
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25 février 2009

Moonwalk: L'autobiographie de Michael Jackson.

Continuons ensemble à renter dans l'univers du Roi de la Pop, avec son autobiographie "MOONWALK".

"La terre promise"  (Chapitre 2 - 1ère Partie)

C’était la jubilation totale quand nous avons appris que nous avions réussi notre audition à Motown. Je me souviens que Berry Gordy nous a tous fait asseoir et il nous a dit qu’on allait écrire une page d’histoire tous ensemble.

" Je vais faire de vous les plus grandes stars du monde, et on parlera de vous dans les livres d’histoire. "

C’est exactement ce qu’il nous a dit. Et nous, en entendant ça, on a sauté de joie en criant : " Ouais ! Okay ! ".

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Je n’oublierai jamais ce moment. Il nous avait tous invités chez lui et c’était comme si nous étions en train de vivre un vrai conte de fées. Nous écoutions cet homme, bourré de talent, tellement puissant, nous prédire un succès hors du commun :

" Votre premier disque sera numéro un, votre second disque sera numéro un et votre troisième disque aussi. Trois tubes d’affilée !... Vous serez au top de tous les palmarès, comme Diana Ross et les Suprêmes l’ont été. "

Personne ne disait des choses pareilles à l’époque, mais il avait raison, c’est exactement ce qui nous est arrivé.

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Je me demande encore comment je pourrais redonner à Diana Ross tout ce qu’elle a fait pour nous pendant cette période, car dès que nous l’avons rencontrée, en attendant que mes parents trouvent une maison en Californie, nous avons vécu avec elle, et chez elle, pendant plus d’un an. Nous avions trouvé un système très pratique : certains d’entre nous habitaient chez Berry Gordy et les autres chez Diana ; puis on changeait. Elle a été merveilleuse et elle s’est vraiment bien occupée de nous. C’était super pour nous, car Diana et Berry habitaient dans la même rue à Beverly Hills. On pouvait aller à pied de la maison de l’un à celle de l’autre. La plupart du temps, je passais la journée chez Diana, et la nuit chez Berry. Ce fut une période importante de ma vie, car Diana aimait beaucoup les arts, la peinture notamment, et elle m’a appris à l’apprécier. Elle m’a vraiment initié dans ce domaine. Tous les jours, on allait acheter du papier et du matériel de peinture. Quand on n’était pas en train de peindre ou de dessiner, c’est qu’on était en train de visiter un musée. Elle m’a fait découvrir les grandes oeuvres de Michael-Ange, Degas, et depuis je n’ai jamais cessé de m’intéresser à la peinture. Je lui dois beaucoup. Tout cela était tellement nouveau, tellement excitant pour moi. C’était vraiment différent de ce que j’avais l’habitude de faire, à savoir, vivre et respirer la musique, en répétant chaque jour, y compris les jours de fête et les dimanches. Comment croire qu’une grande star comme Diana ait pu prendre la peine et le temps d’enseigner la peinture à un gamin, et de l’initier à l’Art ? Je l’ai toujours aimé à cause de cela et je l’aime encore. Je suis fou d’elle. Elle a été ma mère, ma maîtresse et ma sœur en même temps, et c’est une femme étonnante.

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Ce fut une période dingue pour mes frères et moi. Quand on a quitté Chicago pour aller en Californie, c’est comme si on découvrait un autre pays, un autre monde. C’était un enchantement permanent de se retrouver là-bas. J’étais déchaîné. J’allais partout, à Disneyland, Sunset Strip, à la plage. Mes frères étaient heureux comme des poissons dans l’eau. On était comme des mômes qui entrent pour la première fois dans une confiserie. La Californie étais un paradis : les arbres avaient des oranges et les feuilles en plein milieu de l’hiver. Il y avait des palmiers et des couchers de soleil merveilleux et la température de l’air était toujours douce. Chaque journée était une fête. Je faisais des choses que j’aimais et je ne voulais pas que ça s’arrête. Puis je m’apercevais que je pouvais faire quelque chose d’autre et que ça serait tout aussi passionnant. C’était une période enivrante.

Le plus extraordinaire dans le fait de vivre là-bas, c’est qu’on pouvait rencontrer toutes les plus grandes stars de Motown qui avait émigré en Californie avec Berry Gordy quand il avait quitté Detroit. Je me souviens, quand j’ai serré la main de Smokey Robinson pour la première fois. C’était comme si je me trouvais en présence d’un roi. J’ai raconté à ma mère qu’en touchant sa main c’était comme si j’avais touché un coussin précieux. On ne sait jamais les impressions que les gens éprouvent à notre égard dans des moments pareils quand on est soi-même une star, mes les fans le savent bien. Moi, du moins, je le sais. Je me rappelle, je me promenais partout en disant : " Sa main est si douce. " Quand j’y repense, je me trouve ridicule, mais il m’a vraiment impressionné. Oui, j’avais touché la MAIN de Smokey Robinson.

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Il y a beaucoup d’autres artistes, musiciens, écrivains, que j’admire. Quand j’étais jeune, les gens que j’admirais étaient les grands showmen : James Brown, Sammy Davis Junior, Fred Astaire, Gene Kelly. Ce sont des gens qui touchent tout le monde. C’est ça le génie, le "  quelque chose de plus que les autres n’ont pas ". C’est comme les oeuvres de Michel-Ange. Je ne m’en lasse jamais, et c’est la même chose pour certaines chansons, ou certaines voix qui m’émeuvent plus que les autres. Un dessin ou une peinture peut révéler un univers. De la même manière, une performance d’acteur ou de troupe peut me transformer.

À cette époque-là, Motown n’avait jamais enregistré de groupes d’enfants. En fait le seul enfant qui ait jamais été produit était Stevie Wonder. Aussi Motown était déterminé, quitte à promouvoir des mômes, à ce qu’ils soient, non seulement bons chanteurs et bons danseurs, mais aussi à ce qu’ils aient quelque chose de plus. Il voulait que le public nous aime, non seulement pour nos disques, mais aussi pour ce que nous représentions. Il voulait que nous donnions une image qui serve d’exemple aux autres gamins : nous devions bien travailler à l’école, être polis, et gentils avec nos fans, avec les journalistes et tous ceux qui nous approchaient. C’était très facile pour nous, car c’est comme ça que ma mère nous avait élevés. C’était une seconde nature chez nous. Le seul problème avec l’école, c’est que nous étions devenus tellement célèbres que les gens venaient nous regarder par les fenêtres de l’établissement, pour essayer d’avoir des autographes. J’essayais de faire mon possible, mais finalement c’est devenu trop compliqué et on nous a donné des professeurs à domicile.

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Pendant cette période, nous avons eu avec nous une dame qui a beaucoup compté dans notre vie. Elle s’appelait Suzanne de Passe et elle travaillait pour Motown. C’est elle qui nous donna notre éducation religieuse dès que nous sommes arrivés à Los Angeles. Elle est devenue notre manager pour les Jackson 5. De temps en temps, nous dormions chez elle, nous y prenions nos repas, et nous jouions avec elle. On formait une équipe très joyeuse, et elle était toujours pétillante de gaieté et de jeunesse. Elle a beaucoup contribué à modeler notre image, et je lui serai éternellement reconnaissant de ce qu’elle a fait pour nous.

Je me souviens qu’elle nous montrait des petits croquis au fusain qui nous représentaient. Sur chaque dessin, nous avions une coupe de cheveux différente, et des vêtements, de couleurs, et de style différents. Quand on s’est tous mis d’accord sur la coiffure, on est allés chez le coiffeur pour qu’il nous fasse la coupe que nous avions choisie. Puis, on est allés dans un grand magasin de vêtements, pour essayer tout ce qui nous semblait intéressant. Mais comme les vêtements ne nous plaisaient pas, on a repris nos croquis et on a recommencé.

Nous avions des cours de bonnes manières et de grammaire. On nous donnait une liste de questions susceptibles de nous être posées par les gens. Il fallait donner des réponses sur nos goûts, nos loisirs, notre enfance, dire pourquoi on aimait chanter tous ensemble. Les fans et les reporters voulaient toujours savoir notre âge la première fois que nous avions mis les pieds sur une scène. Pour nous, c’était difficile de déballer notre vie privée, même si on appréciait l’intérêt des gens pour notre musique.

Les gens de Motown nous entraînaient à répondre à des questions qu’on ne nous avait pas encore posées. Ils nous faisaient passer des tests de grammaire, de bonnes manières à table. Quand tout ceci fut au point, ils mirent la dernière touche à la longueur de nos nouvelles coiffures " afros " et de nos manches de chemises.

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Après quoi, on nous a proposé une nouvelle chanson qui s’appelait : " I Want You Back ". La chanson avait une histoire, comme c’est souvent le cas. Elle avait été écrite par un type de Chicago qui s’appelait Freddie Perrin. Il avait été le pianiste de Jerry Butler quand nous étions passés pour la première fois au night-club de Chicago. Il avait eu de la peine pour les petits gamins que nous étions à l’idée que si le patron de la boîte embauchait des mômes, c’est qu’il nous payait avec un lance-pierres. Son opinion changea radicalement quand il nous vit jouer.

Au départ, cette chanson s’appelait " I Want To Be Free " et elle avait été écrite pour Gladys Knight. Freddie avait même pensé que Berry pourrait " contourner" Gladys et donner la chanson aux Suprêmes. Entre-temps, Berry raconta à Jerry qu’il venait juste de signer avec un groupe de gamins de Gary, dans l’Indiana. Freddie comprit que c’était nous et décida de miser sur le bon cheval.

Quand on avait enregistré dans le studio Steeltown, Jermaine et Tito s’étaient donné beaucoup de mal pour jouer le mieux possible. Quand ils entendirent la maquette de " I Want You Back ", ils écoutèrent attentivement la ligne de basse et de guitare, mais papa les rassura en leur disant que Motown ne leur demandait pas de jouer sur l’enregistrement de nos disques. La section rythmique serait prise en charge par des musiciens du studio, avant les voix. Mais il fallait continuer à pratiquer nos instruments sans relâche, car ce serait d’autant plus difficile en concert, devant nos fans, et il ne s’agissait pas de les décevoir. En attendant, nous devions tous apprendre nos textes et nos entrées.

Les types qui s’occupaient de nous pour écrire et produire nos chansons travaillaient en équipe. Il s’agissait de Freddie Perrin, Bobby Taylor, Deke Richards, Hal Davis et aussi Fonce Mizell. Ils se faisaient appeler " The Corporation ". Nous sommes allés dans l’appartement de Richards pour répéter, et il a été impressionné par notre façon de travailler. Il n’y avait presque rien à changer dans l’arrangement des voix qu’il avait écrit, et comme il trouvait qu’on était " chauds ", il suggéra qu’on aille directement en studio pour enregistrer nos voix. L’après-midi même, nous étions en studio. Nous étions tellement satisfaits de notre travail que nous nous sommes précipités tout de suite chez Berry Gordy pour lui montrer notre travail. L’après-midi n’était pas encore terminé, et nous étions persuadés qu’après lui avoir fait écouter la chanson, nous serions rentrés à temps pour dîner.

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En réalité, il était une heure du matin quand je me suis écroulé sur le siège arrière de la voiture de Richards, en essayant de garder les yeux ouverts avant d’arriver à la maison. Gordy n’avait pas du tout aimé la chanson. Il avait fallu la rechanter...l’un après l’autre, et du coup, Gordy entendait tout ce qui n’allait pas, et ce qu’il fallait changer dans les arrangements. Il essayait des nouveaux trucs avec nous, comme un chef de chorale qui fait répéter tous les membres du groupe pour donner l’illusion d’une seule voix, même si le public ne s’en aperçoit pas. Après nous avoir fait répéter, et avoir réarrangé la musique, il me prit à part pour m’expliquer ce que je devais faire. Il me dit exactement ce qu’il voulait et comment il voulait que je le passe. Puis il donna ses directives à Freddie Perrin. Berry était brillant dans ce domaine. La séance d’enregistrement fut particulièrement impressionnante parce qu’elle dura plus longtemps que tous les autres titres du disque. C’est comme ça qu’on travaillait à Motown à cette époque-là, parce que Berry insistait sur la perfection absolue dans le moindre détail. Je n’oublierai jamais sa persévérance. C’était son génie. En voyant travailler Berry, à ce moment-là et aussi par la suite, j’ai appris beaucoup, et j’oublierai jamais ces leçons-là. Maintenant encore, je garde les mêmes principes. Berry a été un grand professeur, un grand maître. Il savait trouver les éléments qui, au lieu de rendre la chanson " bonne ", allaient en faire un tube. C’était magique, chez lui, ce don de saupoudrer tout ce qu’il touchait avec de la poudre de perlimpinpin...et ça marchait !

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Pour mes frères et moi, enregistrer à Motown était une expérience très excitante. Nos compositeurs, paroliers restaient avec nous pendant l’enregistrement qui durait jusqu'à ce que ce soit parfait. On pouvait rester des semaines à recommencer les mêmes voix, pour leur donner exactement ce qu’ils voulaient. Et c’est vrai que la chanson s’améliorait petit à petit, prenait forme, se sculptait au gré de leurs changements. Tout pouvait changer : les mots, les arrangements, les rythmes, tout ! Berry laissait cette liberté à son équipe, car il était de nature perfectionniste. D’ailleurs si eux ne l’avaient pas fait, lui, l’aurait fait. Il avait vraiment du génie pour ça. Quand il entrait dans la pièce où l’on travaillait, il me demandait de changer telle chose, et aussitôt, ça sonnait mieux. Il était étonnant.

Lorsque le 45 tours " I Want You Back " est sorti en novembre 1969, il s’est vendu à deux millions d’exemplaires en six semaines. Le suivant, " ABC ", est sorti en mars 1970, et il a fait deux millions d’exemplaires en trois semaines. J’aime encore la partie qui fait : " Siddow girl ! I think I love you ! No, get up girl, show me what you can do ! " Quand notre troisième 45 tours, " The love you save ", est sorti, il est devenu numéro un en juin 1970. La promesse de Berry s’était réalisée.

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Commentaires
M
Very good
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L
Bonjour,<br /> je suis très attristée par le décès de MJ, mais contente d'avoir pu trouver la traduction de son autobiographie Moonwalk!<br /> merci bcp de partager ça avec nous!<br /> j'aimerais savoir quand allez- vous poster la suite!<br /> je suis au Maroc et je suis une grande fan de MJ!<br /> c'est vous qui faites la traduction?<br /> en tous cas, merci encore!<br /> j'attend impatiemment de lire la suite sur votre blog!<br /> pourriez- vous m'avertir quand ça sera publie?<br /> <br /> khomsi_lamyae@yahoo.fr<br /> <br /> bonne continuation
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K
merci pour l'info....salutations
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Mijac3
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