Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mijac3
Archives
Mijac3
23 septembre 2009

Moonwalk: L'autobiographie de Michael Jackson.

Suite de l'autobiographie Moonwalk.

Moi et Q (Quincy) (Chapitre 4 - en entier)

J’avais déjà rencontré Quincy Jones à Los Angeles quand j’avais douze ans. Plus
tard, Quincy me raconta que Sammy Davis Junior lui avait dit : " Ce môme est le
prochain plus gros coup de toute l’histoire du show-biz ".
J’étais très jeune à l’époque mais je me souvenais que Sammy Davis m’avait
présenté à Quincy.
C’est sur le tournage du " Wiz " que notre amitié s’est développée, et elle s’est très
vite transformée en rapports père-fils. Après le tournage du " Wiz ", je l’ai appelé et je
lui ai dit : " Écoutez, je vais faire un album bientôt. Est-ce que vous pourriez me
recommander un arrangeur ? " Ma question n’était pas hypocrite, mais naïve, et
complètement honnête. Nous avons parlé musique, puis après m’avoir donné
quelques noms et bavardé de tout et de rien, il m’a dit : " Pourquoi on ne le ferait pas
ensemble ce disque ? "
Je n’y avais même pas pensé. Il pensait peut-être que j’arrivais avec mes gros
sabots pour lui demander de travailler avec moi, mais ce n’était pas le cas. Je
n’imaginais même pas qu’il puisse s’intéresser à ma musique. Aussi ai-je bafouillé
quelque chose : " Oh oui, c’est une idée super. J’y avais pas pensé ".
Quincy me met encore en boîte avec cette histoire.
Et aussitôt, on a commencé à planifier l’album qui s’est appelé " Off the Wall ".
Mes frères et moi étions décidés à monter notre propre société de production et nous
cherchions un nom de label.
J’ai toujours pensé que les paons sont des animaux magnifiques et j’avais beaucoup
admiré le paon que Berry Gordy avait dans une de ses maisons. Et puis je suis
tombé sur un article dans un magazine avec une photo de paon sublime et un long
commentaire sur les caractéristiques de cet oiseau. Le journaliste expliquait que le
plumage du paon s’épanouit complètement quand il est amoureux, et qu’à ce
moment-là, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel explosent sur son corps.
La métaphore était tellement saisissante que je décidai de donner ce nom à notre
société. C’était le message que je voulais donner pour exprimer notre intense
dévouement les uns pour les autres, ainsi que nos intérêts à facette multiples. Mes
frères aimèrent cette idée, et c’est ainsi que nous avons mis de côté le nom Jackson
pour adopter celui de " Peacock Productions ". Notre premier tour du monde nous
avait donné le goût et l’envie d’unir les gens de toutes races grâce à la musique.
Après tout, nous étions des musiciens noirs. Notre devise, c’était : " La musique se
fiche de la couleur de la peau. " C’est ce que nous ressentions chaque soir, en
particulier en Europe et dans les autres parties du monde que nous visitions. Les
gens aimaient notre musique. Ils ne se souciaient pas de la couleur de notre peau ni
de notre pays d’origine.
Nous voulions créer notre propre compagnie parce que nous étions prêts à établir
notre présence dans le monde musical, non seulement en tant que chanteurs, mais
aussi en tant que compositeurs, paroliers, arrangeurs et directeurs artistiques. Nous
nous intéressions à tellement de choses, qu’il nous fallait un parapluie pour nous
protéger. CBS avait accepté de nous laisser produire notre propre album, les deux
précédents s’étaient bien vendus, mais " Different Kind of Lady " montrait un potentiel
qui valait la peine d’être développé.

5091031zf4fw8
Ils ne nous imposaient qu’une seule condition : que nous acceptions un directeur
artistique, Bobby Colomby, alors avec Blood Sweat and Tears, pour s’assurer que
nous nous en sortions bien, et qui resterait à notre disposition au cas où nous
aurions besoin d’aide. Nous savions qu’il nous fallait faire appel à d’autres musiciens
pour les séances, pour avoir un son parfait, et nous avions des faiblesses dans deux
domaines : les claviers et les arrangements.
Nous avions un matériel complètement performant dans notre studio Encino, mais
nous ne savions pas vraiment bien nous en servir. Greg Phillinganes était jeune pour
un ingénieur de studio " pro ", mais c’était un plus pour nous, parce que nous
voulions quelqu’un qui soit plus ouvert aux nouvelles idées que les vétérans que
nous avions rencontrés au cours des dernières années.
Il vint chez nous, dans notre studio pour préparer la production et nous nous sommes
tous surpris mutuellement. Tous nos préjugés tombèrent les uns après les autres.
Toutes nos conceptions musicales se transformaient. C’était super. Greg lisait nos
pensées au fur et à mesure et il nous surprenait par le génie avec lequel il exécutait
ce que nous entendions.
Nous voulions sonner plus funky et plus clean que dans nos disques précédents,
avec une basse plus tranchante et des cuivres plus aigus. Nous aimions aussi
beaucoup la façon dont Philly International faisait sonner les choeurs, mais quand le
mixage arrivait, il y avait toujours des trucs qui n’allaient pas, à cause des murs de
cymbales et de cordes qui étouffaient les voix. Greg écoutait nos suggestions et
orchestrait les sons comme nous l’imaginions. Puis Bobby fit venir un autre
percussionniste pour soutenir Randy. Il s’appelait Paulinho da Costa, et nous étions
un peu inquiets au début parce que Randy pensait qu’il ne pouvait pas assurer tout
seul les percussions. Mais Pauliho apporta la tradition de la samba brésilienne, qui
utilise des instruments primitifs parmi les plus inattendus, et les plus intéressants.
Lorsqu’ils ont joué ensemble, Randy, de manière conventionnelle, et da Costa en
improvisation virtuose, c’est comme si la boucle des sons de percussion était
bouclée.
Sur le plan artistique nous étions à la limite du rock’n roll et du hard. Nous avions
travaillé avec les gens les plus compétents, les plus intelligents, les plus célèbres de
chez Motown et Philly International, et nous aurions été imbéciles de dénigrer les
choses que nous avions apprises grâce à eux, et pourtant, nous ne voulions pas être
à la traîne, en imitant les autres. Heureusement, Bobby était arrivé avec une chanson
qui s’appelait " Blame It On the Boogie ". C’était une bonne approche pour ce que
notre groupe essayait de cultiver : un rythme " uptempo ", des claquements de
doigts, et j’adorais le chorus : " Blame It On the Boogie " parce que je pouvais le
chanter d’un seul trait sans respirer et sans serrer les lèvres une seule fois. Une
petite surprise amusante quand on a découvert l’intérieur de la pochette de l’album :
on a lu que la chanson " Blame It On the Boogie " avait été écrite par trois types
d’Angleterre dont l’un d’eux s’appelait Michael Jackson. Coïncidence sidérante ! En
réalité, c’était complètement naturel pour moi d’écrire des chansons disco parce que
j’avais l’habitude d’incorporer des parties instrumentales pour la danse dans toutes
mes chansons.
Notre avenir était une chose incertaine et excitante. Beaucoup de choses
changeaient, dans notre dynamique personnelle, familiale, artistique. Tous ces
nouveaux projets m’obligèrent à réfléchir sur la manière dont je vivais ma vie, en
particulier avec les gens de mon âge. J’avais toujours endossé beaucoup de
responsabilités, mais d’un seul coup, tout le monde me tombait dessus en même
temps. Il fallait que je sache ce que les gens voulaient de moi et ce que je pouvais
leur donner. C’était difficile, mais je devais être vigilant avec mon entourage. Dieu
était la première priorité, ma mère, mon père, mes frères et soeurs venaient ensuite.
On faisait souvent allusion devant moi à une vieille chanson de Clarence Carte qui
s’appelait " Patches ". Elle raconte l’histoire du fils aîné qui doit prendre en charge
toute la famille lorsque son père meurt et que la mère lui demande de devenir le
patron de la ferme. Nous n’étions pas fermiers, et je n’étais pas le plus âgé, mais je
me suis retrouvé avec un drôle de fardeau sur les épaules, et les miennes ne sont
pas athlétiques.

107231The_Jacksons_7_1ee0d8
J’ai toujours eu du mal à dire non à ma famille et aux gens que j’aime. Chaque fois
qu’on me demande de faire quelque chose, j’accepte, même si je suis inquiet à l’idée
de ne pouvoir y arriver.
J’avais beaucoup de responsabilités et j’étais souvent au bord de la crise de nerfs.
Le stress est un vrai fléau. C’est difficile de contenir ses émotions trop longtemps. A
cette époque-là, beaucoup de gens se demandaient si je m’intéressais encore à la
musique après m’être investi dans le cinéma. Certains prétendaient que ce n’était
pas le moment favorable pour notre groupe de proposer un nouveau style. Mais, bien
attendu, la suite prouvait le contraire.
La chanson " That’s What You Get For Being Polite " fut ma réponse. J’expliquais
que je ne vivais pas dans une tour d’ivoire et que j’avais des doutes et des craintes
comme tous les jeunes de mon âge. Je me demandais si je n’allais pas passer à côté
de ce que le monde avait à offrir, même si j’essayais de grimper tout en haut de mon
arbre pour voir tout le spectacle.
Il y a une autre chanson de Gamble et Huff sur le premier disque Epic, qui s’appelle "
Dreamer " (Rêveur), et je suis sûr qu’ils pensaient à moi en écrivant cette chanson.
J’ai toujours été un rêveur. Je me fixe des buts. Je regarde les choses et j’essaie
d’imaginer tout ce qui est possible pour dépasser ces limites.
En 1979, j’avais vingt et un ans, c’est là que j’ai commencé à prendre le contrôle total
de ma carrière. Le contrat de mon père, qui jusqu’ici était mon manager personnel,
arrivait à expiration et , bien que la décision soit difficile à prendre, le contrat ne fut
pas renouvelé.
Ce n’est pas facile de virer son père.
Mais je n’aimais pas la façon dont les choses se passaient. Quand on mélange la
famille et le business, c’est toujours délicat. Ça peut être merveilleux ou
épouvantable : ça dépend des relations, et même quand tout va bien, ce n’est pas
évident.
Est-ce que mes rapports avec mon père ont changé après cela ? Je ne sais pas, en
ce qui le concerne lui, mais mes sentiments n’ont pas changé à son égard. Il fallait
que je fasse ce changement parce que je commençais à sentir que je travaillais pour
lui au lieu que ce soit lui qui travaille pour moi. Sur le plan artistique, nous avons des
goûts diamétralement opposés. Il me proposait des idées que je refusais parce
qu’elles ne me convenaient pas. Tout ce qui comptait pour moi, c’était de contrôler
ma propre vie, et j’ai réussi. Il fallait que je le fasse. Tout le monde en arrive là un
jour ou l’autre, et ça faisait un bout de temps que j’étais dans le business. J’avais pas
mal d’expérience pour un garçon de vingt et un ans : quinze ans de service comme
vétéran du show-biz.
Nous avions hâte de mettre au point le disque Destiny et le
présenter au public, mais je
commençais à être saturé par trop
de performances et de concerts.
Quand les concerts étaient
annulés, personne ne m’en
voulait, mais j’étais un peu gêné
de ne pas faire profiter mes frères
du fruit de leur travail, après tous
ces efforts de remise sur les rails.
Nous avons trouvé des
arrangements pour que ma voix
ne se fatigue pas trop.
Marlon prenait le relais dans certains passages qui demandaient des tenues trop
longues.

michaeljackson5300
Notre titre principal dans le nouvel album, " Shake Your Body ", était un morceau très
réussi sur scène, car nous l’avions déjà beaucoup travaillé en studio. Nous voulions
donner à notre nouveau répertoire toutes ses chances sur scène. Le succès ne se fit
pas attendre cependant.
En y repensant, je réalise que j’ai été peut-être plus patient que mes frères ne
l’auraient voulu. Quand nous avons remixé "Destiny ", je me suis aperçu qu’on avait
laissé passer des trucs, dont je n’avais pas parlé avec eux parce que je n’étais pas
sûr que ça les intéresse autant que moi. Epic avait stipulé dans notre contrat qu’ils
accepteraient de produire n’importe quel album " solo " que je déciderais de faire. Ils
assuraient leurs arrières : si le groupe des Jackson n’arrivait pas à tenir la distance,
ils pouvaient toujours se rabattre sur moi et me fabriquer une image qui me resterait
collée jusqu'à la fin de mes jours. Je sais que ça peut paraître paranoïaque comme
façon de penser, mais mon expérience m’a toujours montré que les financiers, les
hommes d’affaires veulent toujours savoir ce qui se passe, où va leur argent et
comment le récupérer. Ça paraît logique de penser comme ça, quand on se met à
leur place. Oui, ces pensées m’ont traversé l’esprit, mais je sais que j’avais raison à
ce moment-là.
"Destiny" a été notre plus grand succès, en tant qu’album, car nous avions atteint le
point où les gens achetaient notre disque parce qu’ils savaient que nous étions bons,
et qu’on donnait le maximum de notre talent sur chaque chanson de chaque disque.
Je voulais que mon premier album solo soit le meilleur possible.
Je ne voulais pas que " Off The Wall " sonne comme un remake de " Destiny ". C’est
pour cela que je voulais engager un nouveau " producer ", complètement étranger au
projet et qui n’aurait pas d’à priori sur la façon dont cela devait sonner. Je voulais
aussi quelqu’un qui ait une bonne oreille pour m’aider à choisir le matériel parce que
je n’aurais pas assez de temps pour écrire les deux faces d’un album, avec des
chansons dont je serais fier d’un bout à l’autre. Je savais que le public attendait
davantage que deux bons titres sur un album, en particulier les discothèques, qui
faisaient des montages, et je voulais que les fans soient satisfaits.
Pour toutes ces raisons, Quincy s’est avéré le
meilleur " producer " dont j’aurais pu rêver. Les
amis de Quincy Jones le surnommaient " Q "
parce qu’il adore la cuisine au barbecue : "
BBQ ". Plus tard, après le réalisation de
l’album " Off The Wall ", il m’invita à un concert
de sa musique pour orchestre au Hollywood
Bowl, mais j’étais tellement timide que je suis
resté dans les coulisses pour regarder le
spectacle comme je le faisais quand j’étais
enfant. Il m’a dit qu’il souhaitait que je le
surprenne encore davantage avec ma
musique, et depuis, nous essayons tous les
deux de nous épater mutuellement.
Le jour où je lui ai téléphoné pour lui demander son avis sur un bon " producer ", il
commença à me parler des gens du business avec lesquels je pourrais travailler
sans risque de galères. Il connaissait tous les dossiers, savait qui était disponible, qui
serait trop dur, trop mou, pas assez exigeant. Il connaissait Los Angeles mieux que
le maire, et il était au courant de tout. C’était un arrangeur de jazz, un orchestrateur,
un compositeur de musique de films, et pour la pop musique c’était un guide
inespéré. J’étais comblé d’avoir pu trouver, d’abord un ami, mais aussi un arrangeur
de ce calibre. C’était un choix parfait. Il connaissait les meilleurs musiciens et c’était
un homme brillant qui avait une " oreille " fabuleuse.
L’album " Off The Wall " devait s’appeler au départ " Girlfriend ". C’était le titre d’une
chanson que Paul et Linda McCartney avaient écrite en pensant à moi, sans qu’on
se soit jamais rencontrés.
Paul McCartney raconte souvent que je l’ai appelé pour lui dire qu’on devrait écrire
des tubes ensemble. Mais ce n’est pas exactement comme ça que ça s’est passé.
J’ai rencontré Paul la première fois dans une party sur le Queen Mary, qui est à quai
à Long Beach. Sa fille, Heather, avait eu mon numéro de téléphone par je ne sais
plus qui et elle m’avait téléphoné pour m’inviter à cette grande fête. Elle aimait notre
musique et nous avons bavardé. Plus tard, après sa grande tournée " Wings Over
America ", Paul et sa famille sont arrivés à Los Angeles.
Ils m’ont invité à une party au Harold Lloyd Estate.
Paul et moi, nous nous sommes rencontrés pour la
première fois à cette fête. Nous nous sommes
serré la main au milieu d’une foule de gens, il m’a
dit : " Tu sais, j’ai écrit une chanson pour toi. "
J’étais très étonné et je l’ai remercié. Et il a
commencé à me chanter " Girlfriend ", au milieu
des invités.
Puis, nous avons échangé nos numéros de
téléphone en promettant de nous revoir bientôt,
mais nous sommes restés deux ans sans nous
revoir, parce que chacun de nous avait dix mille
choses à faire. Il a fini par mettre cette chanson
sur son album " London Town ".
Une chose très bizarre s’est alors produite pendant
que nous faisions " Off The Wall ". Quincy est
arrivé un jour en me disant : "Michael, j’ai une
chanson parfaite pour toi. "
Il m’a joué, "Girlfriend ", sans savoir que Paul l’avait écrite pour moi, au départ.
Quand je le lui ai dit, il était ravi, et surpris. Nous l’avons enregistrée tout de suite
après pour l’album. C’était une coïncidence incroyable.
Quincy et moi parlions de " Off The Wall ", en pensant au son que nous désirions.
Quand il m’a demandé ce que je souhaitais avoir par-dessus tout en studio pour cet
album, je lui ai dit que je voulais que ça sonne complètement différemment des
Jackson. Sentence terrible quand on pense à tout le travail qu’il avait fallu accomplir
pour DEVENIR les Jackson, mais Quincy a bien compris ce que je voulais dire, et
tous les deux nous avons créé un album qui illustrait notre désir, notre but. " Rock
With You ", la chanson titre de l’album, symbolisait exactement ce que j’avais
cherché. Je n’avais aucune difficulté à la chanter et à la danser, et c’était une
chanson parfaite. Rod Temperton, que Quincy avait rencontré à cause de son travail
avec le groupe Heatwave dans " Boogie Nights ", avait écrit la chanson dans un
esprit très " heavy ", mais Quincy avait adouci les arrangements et les attaques, en
trouvant un son de synthé qui ressemblait au bruit de la mer dans un gros coquillage.
Q et moi étions emballés par le travail de Rod, et finalement, on lui a demandé de
styliser trois de ses chansons pour moi, ce titre inclus. Rod était quelqu’un comme
moi, à bien des égards. Comme moi, il était plus à l’aise pour parler de la vie
nocturne des play-boys que pour la vivre réellement. Je suis toujours surpris de
constater que les gens prennent tout ce qu’on chante pour argent comptant, comme
si on vivait réellement les histoires qu’on interprète. Il arrive qu’on chante des choses
qui nous sont diamétralement opposées. Bien sûr, il m’arrive d’écrire des chansons
qui sont tirées de mon expérience, mais il suffit que j’entende ou que je lise quelque
chose qui m’accroche pour en faire une chanson. L’imagination d’un artiste est son
outil le plus précieux. Cela permet de créer des sensations, des sentiments, que les
gens aiment avoir, ou bien cela peut vous transporter n’importe où, simultanément.
En studio, Quincy donnait pas mal de liberté aux musiciens, et aux arrangeurs, pour
s’exprimer, en dehors des orchestrations de cordes qui étaient son fort. Je fis venir
Greg Phillinganes, membre de l’équipe Destiny pour faire les bases des chansons
que lui et moi avions travaillées ensemble à Encino pendant que les autres étaient
convoqués pour l’album. En plus de Greg, Paulinho da Costa fit des percussions et
Randy est venu en invité sur le titre " Don’t Stop Till You Get Enough ".

302y
Quincy a cela d’étonnant qu’il travaille toujours avec des gens très indépendants
d’esprit. J’ai vu toutes sortes de professionnels dans ma vie, et je peux dire qui est
capable de créer, d’innover, et de croiser le fer, de façon constructive sans perdre de
vue le but final. Nous avions avec nous Louis—Thumber Thumbs—Johnson, qui
avait déjà travaillé avec Quincy sur les albums des frères Johnson. Et puis une
équipe de " grands " comme Wah Wah Watson, Marlo Henderson, David Williams et
Larry Carlton, des Crusaders, qui jouait de la guitare sur l’album. George Duke, Phil
Upchurch et Richard Heath, qui étaient la crème du jazz-funk et qui n’ont jamais
manifesté le moindre mépris sous prétexte que cette musique était différente de la
leur. Quincy et moi avions d’excellents rapports de travail, et nous partagions les
responsabilités, en nous consultant constamment.
À part pour les frères Johnson, Quincy n’avait jamais fait beaucoup de musique de
danse avant " Off The Wall ", aussi Greg et moi avons mis la sauce, en échafaudant
un véritable mur de sons dans le studio de Quincy, pour les titres " Don’t Stop Till
You Get Enough ", " Working Day and Night ", et " Get on The Floor ". J’aimais ce
dernier titre en particulier, parce que Louis Johnson m’avait donné une base
rythmique suffisamment souple dans les couplets, pour me permettre de donner un
maximum de pêche dans le refrain. Bruce Swedien, l’ingénieur de Quincy, a mis la
touche finale au mixage et j’ai encore du plaisir à l’écouter.
" Working Day and Night " a été le morceau de bravoure de Paulinho. Il a fait un
travail incroyable avec son arsenal de jouets et d’instruments faits main, et j’ai dû
m’accrocher pour le suivre dans les choeurs. Greg avait programmé un synthé pour
avoir le timbre parfait d’un piano acoustique, sans la moindre trace d’écho. Le thème
lyrique était semblable à " The Things I Do For You " de "Destiny ", mais comme il
s’agissait d’un thème que j’avais déjà traité, j’ai choisi de le dire simplement, sans
surcharger l’orchestration.
" Don’t Stop Till You Get Enough " a une intro parlée, au-dessus de la ligne de
basse, en partie pour faire monter la tension et surprendre les gens avec le
déferlement des cordes et des percussions. C’était une chanson inhabituelle à cause
de mes arrangements vocaux. Sur ce titre, je double ma voix à l’infini, comme si
c’était un groupe qui chantait à l’unisson. J’ai écrit une voix très haute, que moimême
je n’arrivais pas à chanter, pour aller avec la musique que j’entendais dans ma
tête, et les instruments ont remplacé le chant. La chute que Q a trouvée était
fabuleuse avec les guitares qui jouent comme le kalimba, le piano africain. Cette
chanson est très importante pour moi, parce que c’est la première que j’ai écrite
entièrement. " Don’t Stop Till You Get Enough " a été ma première chance, et elle est
devenue aussitôt numéro un. C’est cette chanson qui m’a valu ma première
récompense officielle. Quincy a réussi à me donner assez de confiance en moi pour
la faire en studio tout seul. Puis il a ajouté des cordes, comme le chef met la touche
finale.
Les ballades ont fait de " Off The Wall " un album de Michael Jackson. J’avais déjà
fait des ballades avec mes frères, mais ils n’étaient jamais aussi enthousiastes que
moi, et c’était plus pour me faire plaisir que par intérêt personnel qu’ils le faisaient.
Dans l’album " Off The Wall ", il y avait aussi, en plus de " Girlfriend ", une mélodie
mémorable et très agréable à chanter, mais plus bizarre qu’une chanson tendre
comme " Rock With You ".
Les deux plus grands succès de ce disque ont été " Off The Wall " et " Rock With
You ". Moi j’aime la gentillesse, la douceur, dans ces chansons, qui compensent le
beat " Up-tempo " de la danse. C’est comme si on essayait de détendre une jeune
fille timide en la protégeant plutôt qu’en la forçant. Avec " Off The Wall ", je suis
revenu à une voix de tête haut perchée, mais " Rock With You " demandait un son
plus naturel. Je me suis dit que dans une boum, c’est deux chansons obligeraient les
gens à rester plus longtemps, et les chansons boogies leur donneraient le moral
quand ils rentreraient chez eux. Et puis, il y avait aussi la chanson : " She’s Out Of
My Life ". Celle-ci était peut-être trop personnelle pour une boum.
C’était une chanson que me touchait personnellement. C’est parfois difficile pour moi
de regarder mes petites amies dans les yeux, même quand je les connais bien. Mes
histoires d’amour n’ont jamais eu le dénouement que je cherchais. Il y a toujours un
obstacle qui m’a empêché d’être heureux avec les filles que j’ai aimées. Ce que je
partage avec des millions de gens n’est peut-être pas ce que je peux partager avec
une seule fille. Beaucoup de filles veulent savoir qui je suis, pourquoi je vis, comme
je vis, comment pourquoi, pourquoi, je fais telle ou telle chose et elles essaient de
savoir ce qui se passe dans ma tête. Elles veulent me sauver de ma solitude, ce que
je ne souhaite à personne au monde, parce que je crois que je suis la personne la
plus seule sur la terre.
" She’s Out Of My Life " est une chanson qui décrit cet état : les barrières qui me
séparent des autres sont, apparemment, très faciles à franchir, et pourtant, elles sont
toujours là, tandis que ce que je désire disparaît de ma vie, de ma vue. Tom Balher a
écrit un " pont " sublime, qui semblait sortir tout droit d’une comédie musicale de
Broadway, pour cette chanson.
Ce genre de problème de communication ne se résout pas facilement, et c’est ce
que dit la chanson : rien n’est résolu. Nous ne pouvions pas la placer au début ou à
la fin du disque, parce que c’était trop triste. Mais en la plaçant juste avant celle de
Stevie, on a l’impression qu’une porte fermée à double tour va peut-être s’ouvrir, et
quand j’écoute la transition entre les deux, je soupire : Wouah !....Avec le titre disco
de Rod qui termine l’album, la transe est interrompue.
Mais je me suis trop impliqué dans cette chanson, " She’s Out Of My Life ". C’est
vrai, j’ai pleuré à la fin d’une prise, parce que les mots m’ont touché. Ça montait en
moi depuis un moment. J’étais un garçon de vingt et un ans, riche d’expériences,
mais pauvre en vrais moments de joie. Parfois je m’imagine que ma vie est comme le
reflet de ces labyrinthes de miroirs qu’on trouve dans les foires : je suis trop gros d’un
côté, et trop maigre de l’autre, au point de disparaître, à l’endroit où les deux images
se rejoignent.
Après ce moment d’émotion, j’ai enfoui mon visage dans mes mains et il n’y avait
plus que le ronronnement des machines, qui faisaient écho à mes sanglots. Je me
suis excusé auprès de Q et de Bruce Swedien qui étaient à côté de moi, mais ils
m’ont dit que ce n’était pas la peine.

n1015915186_92312_5006
La réalisation de l’album " Off The Wall " a été une des périodes les plus difficiles de
ma vie, en dépit du succès qui a suivi. J’avais très peu d’amis en ce moment-là et je
me sentais très isolé. Je me sentais tellement seul que je marchais dans le quartier
où j’habitais en espérant rencontrer quelqu’un avec qui parler et devenir ami. Je
voulais connaître des gens qui ne savaient pas qui j’étais. Je voulais devenir ami
avec quelqu’un qui soit comme moi, qui cherche lui aussi un ami, et non pas
quelqu’un qui veuille me parler parce que j’étais Michael Jackson. Je voulais
rencontrer quelqu’un, n’importe qui, un môme du coin, peu importe.
La réussite entraîne la solitude. Les gens croient qu’on a de la chance, qu’on peut
aller n’importe où et faire n’importe quoi, mais ce n’est pas ça. C’est la vrai chose qui
manque.
J’ai appris à surmonter cette angoisse, et je suis beaucoup moins déprimé que je l’ai
été.
J’avais très peu de petites amies quand j’étais à l’école. Il y en avait que je trouvais
mignonnes, mais j’avais beaucoup de mal à les aborder. J’étais trop timide. Je ne
sais pas pourquoi, c’était fou. Il y a une fille que j’aimais beaucoup et qui était mon
amie. Je l’aimais mais je n’ai jamais pu lui dire.
Ma première petite amie fut Tatum
O’Neal. On s’est rencontrés dans un
club à Sunset Strip appelé " On The
Rox ". On a échangé nos numéros de
téléphone et on s’est appelés souvent.
Je lui parlais pendant des heures ; je
lui téléphonais sur la route, du studio,
de chez moi. Le jour de notre premier
rendez-vous, dans une boum chez
Hugh Hefner, dans le manoir de
Playboy, on a passé un moment super
C’est ce soir-là qu’elle m’a pris la main. Nous étions assis à table et soudain, j’ai senti
une main, douce, qui prenait la mienne. C’était Tatum. Pour d’autres, ça pourrait
sembler peu de chose, mais pour moi, ça signifiait beaucoup. Elle m’avait touché.
C’est ce que je ressentais. Dans le passé, les filles essayaient toujours de me
toucher en tournée ; elles criaient en essayant de m’attraper, par-dessus un cordon
de gardes du corps. Mais là, c’était différent : nous étions en tête à tête, et c’était
super.
Ce tête-à-tête est devenu une histoire d’amour qui a duré longtemps. Nous étions
très amoureux l’un de l’autre. Finalement cette relation a fini par une amitié sincère.
Nous nous revoyons encore, et on peu dire qu’elle a été mon premier amour " après
Diana ".

144huikqy2
Quand j’ai su que Diana Ross se mariait, j’étais content pour elle, parce que je savais
que cela la rendait heureuse. Mais j’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à faire
comme si je trouvais ça épatant, qu’elle se marie avec un homme que je ne
connaissais pas. Je voulais qu’elle soit heureuse, mais je dois admettre que ça m’a
fait mal et que j’ai été jaloux parce que j’ai toujours aimé Diana et je l’aimerai
toujours.
Il y a eu aussi Brooke Shield. Notre amour a été très romantique, et cette histoire a
été sérieuse. Il y a eu des tas de filles merveilleuses dans ma vie, des femmes dont
le nom ne dirait rien aux lecteurs. Ce ne serait pas correct d’en parler, car elles n’ont
pas de vie publique connue, comme les célébrités, et n’ont pas l’habitude d’avoir leur
nom imprimé. Je tiens beaucoup à ma vie privée et, par conséquent, je respecte la
leur.
Liza Minelli est quelqu’un que j’ai toujours beaucoup aimé comme amie. C’est ma
soeur de show-business : Ça nous sort par les pores de la peau. Quand on boit,
quand on mange, quand on dort, c’est toujours par rapport au métier du chant et de
la danse. On passe des moments merveilleux ensemble. Je l’aime.
Juste après avoir terminé " Off The Wall ", j’ai plongé dans l’album " Triumph " avec
mes frères. Nous voulions combiner ce qu’il y avait de meilleur dans les deux albums
en vue d’une grande tournée.
" Can You Feel It ? " a été le premier enregistré sur l’album et c’est le morceau le
plus proche du rock que les Jackson ont jamais fait. Ce n’était pas vraiment de la
musique de danse non plus. On y pensait pour la vidéo qui devait introduire notre
tournée, et c’était une sorte de thème proche de " l’Odyssée 2001 ", notre propre "
Ainsi parlait Zarathoustra ".
Jackie et moi pensions combiner le son du groupe avec un choeur d’enfants
chantant du gospel. C’était un clin d’oeil à Gamble et Huff, dans un sens, car la
chanson était un hymne à l’amour, qui purifie les péchés du monde. Randy y chante
comme un fou, même s’il ne chante pas dans l’octave qu’il rêvait d’atteindre. Quand il
a chanté ça, avec sa façon de phraser et de respirer, j’étais en pleine vape, tellement
il était bon. J’ai travaillé pendant des heures un clavier qui donnait un son de corne
de brume incroyable, jusqu'à ce que j’aie le son que je cherchais. Ça durait six
minutes et il n’y avait pas une seconde de trop.
" Lovely One " était la suite de " Shake Your Body Down To The Ground ", avec un
son un peu plus léger, comme dans l’album " Off The Wall ". J’ai essayé de donner à
Jackie une voix plus éthérée, plus moderne, dans " Your Ways " avec des claviers
plus en arrière. Paulinho avait ajouté toute son artillerie de triangles et de gongs.
C’est une chanson qui parle d’une fille marrante, spéciale, qui est tellement " nature "
qu’il faut la prendre comme elle est, et le faire avec plaisir.
" Everybody " est plus enlevé que les autres airs de danse de " Off The Wall ", grâce
à Mike McKinney qui la fait tourner en cascade. Les choeurs rappellent l’influence de
" Get On The Floor ". Mais le son de Quincy est plus profond, comme si on se
trouvait dans l’oeil d’un cyclone. Ce son me fait penser à ce que l’on voit quand on
prend les ascenseurs extérieurs en verre des grands buildings et qu’on monte
irrésistiblement vers le haut, sans effort.
" Time Waits For No One " a été écrit par Jackie et Randy qui ont pensé à ma voix.
Ils savaient qu’ils étaient en compétition avec les compositeurs de " Off The Wall " et
ils ont fait un très bon travail.
" Give It Up " a donné l’occasion de chanter à tout le monde, et à Marlon en
particulier. " Walk Right Now " et " Wondering Who " étaient plus proches du son "
Destiny ", mais il y avait trop d’arrangements faits par trop de cuisiniers, et pas assez
de " jus ".
Une exception : " Heartbreak Hotel ". Cette phrase est sortie de ma tête sans
préméditation. La maison de disques a imprimé sur la couverture : " This Place Hotel
", à cause de l’allusion à Elvis Presley. Il a beau avoir été une figure de la musique
blanche aussi bien que de la musique noire, il ne m’a pas influencé. Quand notre
chanson est sortie, les gens ont cru que si je restais enfermé comme je le faisais, je
risquais de mourir comme lui. Pour moi, il n’y a aucune comparaison possible entre
nous, et je refuse d’entrer dans ce genre de polémique. Pourtant, je m’intéresse à la
façon dont Elvis s’est détruit, parce que je n’ai pas l’intention d’en faire autant.
La Toya a apporté sa contribution en lançant le cri qui ouvre la chanson. On ne peut
pas dire que ce soit un signe transcendant pour un début de carrière, je le reconnais,
mais c’était son baptême de studio. Depuis, elle a fait de très bons disques et elle se
débrouille très bien. Ce cri était là pour indiquer qu’on se réveillait d’un cauchemar,
mais notre intention était d’annoncer le début du rêve, pour que l’auditeur se
demande s’il s’agissait d’un rêve ou de la réalité. C’est l’effet qu’on a réussi à obtenir.
Les trois choristes se sont bien amusées quand je leur ai demandé de faire des
effets d’épouvante avant d’écouter le mixage.
" Heartbreak Hotel " était la chanson la plus ambitieuse que j’ai composée. J’avais
travaillé sur de nombreux niveaux. On pouvait la danser, chanter, avoir peur, et
l’écouter tout simplement. J’ai ajouté un final au violoncelle pour finir sur une note
positive et rassurer les auditeurs.. A quoi ça servirait de faire peur aux gens si on ne
prenait pas la peine de les ramener sains et saufs là où vous les avez embarqués. Il
y avait l’idée de la vengeance dans " Heartbreak Hotel " et ce concept me fascine.
C’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. L’idée de faire " payer "
quelqu’un pour quelque chose qu’il vous a fait ou qu’il a cru vous avoir fait, m’est
complètement étrangère. Le décor m’a fait visualiser mes propres peurs et m’a
aidé à les calmer. Il y a tellement de requins dans ce métier qui sont attirés par
l’odeur du sang dans l’eau.

033wfb
Si cette chanson et plus tard " Billie Jean " semblent placer les femmes dans une
situation défavorable, il ne s’agit pas d’une opinion personnelle. Je n’ai pas besoin de
le dire, j’aime l’amour physique. Cela fait partie de la vie et j’aime les femmes. Je
pense seulement que lorsque le sexe est utilisé comme une force de chantage, ou
de manipulation, c’est un usage répugnant du cadeau que Dieu nous a fait.
" Triumph " nous a donné le dernier sursaut d’énergie, nous avons eu envie de
mettre en place un show parfait. Nous avons commencé à répéter avec notre
orchestre de tournée, qui comprenait Mike McKinney, David Williams venait aussi
avec nous et il était devenu un membre permanent du groupe désormais.
La tournée suivante devait être spectaculaire. Le grand magicien des effets
spéciaux, Doug Henning, me faisait disparaître dans un nuage de fumée juste après
la chanson " Don’t stop ". C’est lui qui était le maître d’oeuvre et qui contrôlait toute la
régie. J’aimais beaucoup bavarder avec lui quand on répétait le spectacle. Il me
donnait tous ses tuyaux, tous ses secrets, et hormis de l’argent, je ne pouvais pas lui
offrir grand-chose en retour. Je suis gêné en y pensant car c’est injuste, mais je
voulais que notre spectacle soit sublime et je savais que Henning lui donnerait une
dimension exceptionnelle. Nous étions en compétition féroce avec des groupes
comme Earth, Wind and Fire, et les Commodores, et certains pensaient que les
frères Jackson tournaient depuis dix ans et qu’ils étaient terminés.
J’avais travaillé dur sur le concept de notre prochain spectacle. Je pensais au film "
Rencontres du troisième type " et j’essayais de faire passer l’idée que la vie existe
au-delà de l’espace et du temps. Le paon était symbole de cet épanouissement et il
devait représenter l’idée d’éclat, de lumière, de triomphe.
J’étais fier du rythme, des innovations techniques et du succès de l’album " Off The
Wall ", mais je dus bientôt en rabattre quand les nominations pour les Grammy furent
données en 1979. Bien que " Off The Wall " ait été un des disques les plus
populaires de l’année, il ne reçut qu’une récompense : celle de meilleure
interprétation vocale en rythm and blues. Je me rappelle encore le moment où j’ai
appris la nouvelle. Je me suis senti complètement ignoré par les gens du métier. Plus
tard, j’ai appris que les gens de l’industrie du disque avaient ressenti la même chose.
J’étais déçu, mais j’ai immédiatement pensé au disque prochain. Je me suis dit : "
Vous allez voir ce que vous allez voir. " Ils ne pourront pas ignorer mon disque. J’ai
regardé la cérémonie à la télé et c’était bien de gagner dans ma catégorie, mais
j’étais vraiment furieux d’avoir été rejeté par mes collègues. Je n’arrêtais pas de me
dire : " la prochaine fois, la prochaine fois..." L’artiste est à bien des égards, ce qu’il
fait. C’est difficile de séparer les deux. Je pense que je suis capable d’être tout à fait
objectif sur mon travail quand je suis en train de créer, et si quelque chose ne
marche pas, je le sens, mais quand je termine un album, ou une chanson, c’est que
je me suis défoncé au maximum pour lui donner toute l’énergie et le talent que Dieu
m’a donnés. " Off The Wall " a été bien reçu par mes fans et je crois que c’est pour
cela que les remises de Grammy m’ont fait du mal. Cette expérience m’avait blessé
dans l’âme. Je n’arrivais pas à penser à autre chose qu’au prochain disque et
comment je le ferai. Je voulais qu’il soit génial.

off_the_wall_1_pochette

Publicité
Commentaires
L
merci merci merci et encore merci : )
Répondre
Mijac3
  • Je crée ce lieu pour que chacun s'y sente chez soi afin que tout le monde y trouve un moyen de s'évader du quotidien. Laissez vous emportez dans un monde de divertissement, d'intimité, d'information, de culture et d'émotion.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité